Lancer une campagne d’e-mailing est une chose. Mais s’assurer que vos messages arrivent bien dans la boîte de réception (et non dans les spams), c’est un tout autre défi. Ce taux d’arrivée, c’est ce qu’on appelle la délivrabilité des e-mails. Un facteur clé du succès de vos actions marketing.
Dans cet article, nous vous expliquons comment optimiser la délivrabilité de vos e-mails, en suivant les meilleures pratiques techniques et stratégiques.
1.Commencez par configurez correctement votre domaine (SPF, DKIM, DMARC)
L’un des piliers fondamentaux de la délivrabilité des e-mails repose sur la bonne configuration technique de votre nom de domaine. Si cette partie peut sembler complexe à première vue, elle est pourtant essentielle pour éviter que vos messages soient classés comme spam.
Les fournisseurs de messagerie (Gmail, Outlook, Yahoo, etc.) utilisent aujourd’hui des protocoles d’authentification pour vérifier que l’expéditeur est bien autorisé à envoyer des e-mails pour le domaine concerné. Ces protocoles sont SPF, DKIM et DMARC.
SPF (Sender Policy Framework)
Le protocole SPF permet de définir quels serveurs de messagerie sont autorisés à envoyer des e-mails pour votre nom de domaine. Il s’agit d’un enregistrement DNS que vous ajoutez à votre domaine. Si un e-mail est envoyé depuis un serveur non listé, il est considéré comme suspect.
- Avantage : empêche l’usurpation d’identité (spoofing), où un spammeur envoie un e-mail en se faisant passer pour vous.
- Sans SPF, n’importe qui peut envoyer un e-mail avec votre nom de domaine en apparence.
DKIM (DomainKeys Identified Mail)
DKIM ajoute une signature cryptographique à vos e-mails. Cette signature permet au serveur du destinataire de vérifier que l’e-mail n’a pas été modifié entre l’envoi et la réception, et qu’il provient bien de votre domaine.
- Avantage : garantit l’intégrité du message et renforce votre réputation d’expéditeur légitime.
- Un e-mail non signé par DKIM peut être considéré comme douteux, même s’il est légitime.
DMARC (Domain-based Message Authentication, Reporting and Conformance)
DMARC est un protocole complémentaire à SPF et DKIM. Il permet de définir une politique ( que faire des e-mails non authentifiés – les bloquer, les mettre en quarantaine ou simplement les signaler) et de recevoir des rapports sur les tentatives d’usurpation ou d’échec d’authentification.
- Avantage : vous avez une vision claire de ce qui se passe avec vos e-mails, et vous indiquez clairement aux services de messagerie comment se comporter.
- Sans DMARC, les e-mails suspects sont traités au cas par cas par les filtres, souvent au détriment de votre délivrabilité.
2. Vérifiez la configuration de votre serveur d’envoi
Une bonne délivrabilité ne dépend pas uniquement de votre nom de domaine ou de vos contenus : la configuration du serveur qui envoie les e-mails joue un rôle clé. Si votre serveur SMTP n’est pas configuré correctement, même les e-mails légitimes risquent de finir dans les spams, ou pire, d’être rejetés.
HELO / EHLO correctement configuré
Le HELO (ou EHLO) est la première commande envoyée par un serveur SMTP lors de l’initiation d’un envoi. Elle sert à s’identifier auprès du serveur de réception. Un HELO incorrect ou non résolu peut être considéré comme un signe de spam par certains serveurs de messagerie.
- Problème fréquent : le serveur se présente avec une IP ou un nom générique (localhost ou mail) au lieu d’un nom de domaine FQDN (Fully Qualified Domain Name).
- Bonnes pratiques : Utiliser un nom de domaine complet et résolu (ex : mail.mondomaine.fr). S’assurer que ce nom de domaine correspond bien à l’enregistrement DNS du serveur
Reverse DNS (PTR record)
Le reverse DNS permet de faire le lien entre l’adresse IP de votre serveur et un nom de domaine. Les serveurs de réception vérifient souvent que ce reverse DNS existe et qu’il correspond au domaine HELO utilisé lors de l’envoi.
- Exemple : si votre serveur utilise mail.mondomaine.fr, l’IP 123.456.78.90 doit pointer en reverse vers ce même nom.
- Pourquoi c’est important : De nombreux fournisseurs (notamment Gmail, Microsoft, Yahoo) refusent ou filtrent les e-mails envoyés depuis des IP sans reverse DNS. Cela augmente fortement la confiance dans votre serveur SMTP.
IP dédiée vs IP mutualisée
Si vous envoyez vos e-mails depuis un serveur mutualisé, vous partagez l’adresse IP avec d’autres expéditeurs. Si l’un d’eux est blacklisté, votre réputation peut être impactée.
Pour les envois en masse réguliers ou en volume, passez par un service professionnel et optez pour une IP dédiée, dont vous maîtrisez la réputation. Attention, la réputation de l’IP peut avoir un impact sur vos premiers envois à cause d’un précédent propriétaire qui ne respectaient pas les règles et/ou qui envoyait de SPAM.
Surveillance des blacklistes
Même avec une bonne configuration, il est possible que votre serveur tombe accidentellement sur une blackliste DNS (Spamhaus, UCEPROTECT, etc.). Cela vous permet de détecter rapidement une mise en liste noire et d’agir en conséquence.
3. Utilisez un expéditeur fiable et identifiable
L’adresse e-mail d’expédition est souvent le premier filtre inconscient que vos destinataires utilisent pour décider s’ils vont ouvrir votre message… ou l’ignorer (voire le signaler comme spam). Pour optimiser votre délivrabilité, il est donc essentiel que l’expéditeur soit clair, professionnel et digne de confiance.
Évitez les adresses génériques ou anonymes
Les adresses du type noreply@votresite.com ou info123@domaine.fr sont non seulement impersonnelles, mais peuvent aussi éveiller la méfiance des filtres anti-spam. Elles donnent le sentiment d’un envoi automatisé sans possibilité de réponse ou d’interaction.
À l’inverse, une adresse personnalisée comme jean.dupont@votresociete.fr ou contact@votresociete.fr inspire confiance et renforce la légitimité de votre message. Elle montre qu’il y a un humain ou une entreprise réelle derrière l’e-mail, ce que les boîtes de réception modernes valorisent.
Oubliez également les boîtes gratuites de type « Gmail », « Outlook » ou « Orange » !
Affichez un nom d’expéditeur reconnaissable
Au-delà de l’adresse elle-même, le nom de l’expéditeur (celui qui s’affiche dans la boîte de réception) doit être immédiatement identifiable. Évitez les abréviations floues ou les sigles internes. Privilégiez par exemple : « L’équipe de [Votre entreprise] », « Nom + [Votre entreprise] », « Service Technique – [Nom de entreprise] ». Cela permet à votre destinataire de reconnaître d’un coup d’œil qui vous êtes, ce qui augmente significativement les taux d’ouverture.
Harmonisez votre expéditeur dans toutes vos communications
Maintenir une cohérence entre vos campagnes (newsletters, e-mails transactionnels, réponses commerciales) renforce la notoriété de votre nom de domaine. Cela participe à construire une réputation d’expéditeur positive auprès des services de messagerie comme Gmail, Outlook ou Yahoo, qui s’appuient sur ces éléments pour décider si votre message mérite d’être livré en boîte de réception… ou en dossier spam.
4. Soignez le contenu de vos e-mails
Le contenu de vos e-mails est scruté à la loupe par les filtres anti-spam des fournisseurs de messagerie. Même avec une infrastructure technique parfaitement configurée, un contenu mal rédigé, trop promotionnel ou mal structuré peut faire basculer vos messages dans les spams.
Évitez les termes trop commerciaux (ou "spam words")
Les filtres analysent les mots-clés présents dans l’objet et le corps de l’e-mail. Certains termes trop incitatifs ou utilisés abusivement par les spammeurs déclenchent des alertes, notamment :
- « Offre exceptionnelle », « 100 % gratuit », « Cliquez ici », « Argent rapide », « Gagnez », etc.
- L’usage abusif de MAJUSCULES ou de points d’exclamation !!!
- Aucun sujet dans le mail ou le contenu.
Conseils IRCF : adoptez un ton clair, professionnel et naturel. Privilégiez un vocabulaire utile et informatif, adapté à votre audience.
Soignez l’objet de votre e-mail
L’objet est non seulement la première impression que vous donnez, mais aussi un critère analysé par les filtres anti-spam.
- Évitez les objets trop agressifs ou trompeurs
- Limitez les majuscules et les signes de ponctuation
- Soyez précis, concis et incitatif (sans survendre)
Exemple :
❌ « DERNIÈRE CHANCE !!! GAGNEZ GROS MAINTENANT »
✅ « Découvrez nos nouveautés de printemps – Disponibles dès aujourd’hui »
Structurez votre contenu HTML et prévoyez une version "Text"
Les messages contenant uniquement une image ou un bloc de texte mal formaté sont souvent perçus comme suspects. Un e-mail bien structuré doit inclure :
- Un en-tête clair avec une accroche ou un message principal
- Des paragraphes aérés pour une meilleure lisibilité
- Des appels à l’action (CTA) clairs, mais non agressifs
- Des balises HTML propres, sans code inutile ou obsolète
Conseils IRCF : Pensez également à inclure une version texte alternative de votre message (plain text), ce qui est un bon signal de qualité pour les filtres.
Intégrez un lien de désabonnement visible
La présence d’un lien de désinscription est obligatoire légalement (RGPD, CAN-SPAM, etc.), mais c’est aussi un critère important pour les messageries. Un e-mail sans lien de désabonnement ou avec un lien caché est systématiquement suspecté d’être du spam.
5. Nettoyez et segmentez votre liste de contacts
Même avec le meilleur contenu et la meilleure configuration technique, votre campagne e-mailing ne sera efficace que si elle est envoyée aux bonnes personnes. Une base de données mal entretenue est l’un des premiers facteurs de mauvaise délivrabilité : taux de rebond élevé, signalements comme spam, faible taux d’ouverture…
Pour garantir une bonne réputation d’expéditeur et maximiser vos performances, vous devez nettoyer régulièrement votre liste et segmenter intelligemment vos envois.
Supprimez les adresses invalides et les "bounces"
Lorsque vous envoyez un e-mail à une adresse qui n’existe plus ou mal orthographiée, cela génère un bounce (rebond).
- Hard bounce : l’adresse est définitivement invalide (ex. : domaine inexistant).
- Soft bounce : l’adresse est temporairement indisponible (ex. : boîte pleine).
Conseil IRCF : Supprimez automatiquement les hard bounces après chaque campagne. Un taux élevé de rebond nuit à votre réputation et augmente le risque de blacklistage.
Identifiez les contacts inactifs
Une adresse e-mail qui ne réagit jamais (pas d’ouverture, pas de clics) sur plusieurs mois est probablement inactive, voire abandonnée.
- Relancez-les avec une campagne de réactivation.
- Si aucune réponse, retirez-les de votre liste principale.
Conseils IRCF : Cela permet d’assainir votre base et d’envoyer vos messages à un public plus engagé.
Évitez les achats de bases d’e-mails
Acheter ou louer une base d’adresses peut sembler tentant… mais c’est une mauvaise pratique, aussi bien d’un point de vue légal (RGPD) que technique. Ces adresses n’ont jamais consenti à recevoir vos messages, ce qui augmente fortement les signalements comme spam et dégrade votre réputation d’expéditeur.
Segmentez pour mieux cibler
Segmenter, c’est diviser votre base en groupes cohérents selon différents critères :
- Comportement (clics, ouvertures, achats)
- Localisation géographique
- Type de client (prospect, client actif, ancien client)
- Intérêts ou préférences
Conseils IRCF : Grâce à une segmentation fine, vous pouvez envoyer des contenus plus pertinents, améliorer l’engagement, et limiter les désinscriptions.
6. Testez avant d’envoyer : anticipez les problèmes de délivrabilité
Des services en ligne gratuits comme Mail Tester permettent de vérifier la réputation de votre message et de votre domaine. Ces outils vous donnent un score global basé sur :
- Vos en-têtes techniques (SPF, DKIM, DMARC)
- Le contenu (mots spam, structure HTML, liens suspects)
- La réputation de l’IP d’envoi
- L’équilibre texte/image
Conseils IRCF : Corrigez les points bloquants avant l’envoi final pour maximiser vos chances d’atterrir dans la boîte de réception. Une note à 9 ou 10 sur 10 est fortement conseillée.
7. Suivez vos statistiques de délivrabilité
On ne peut améliorer que ce que l’on mesure. Une fois votre campagne e-mail envoyée, il est essentiel de suivre vos statistiques de délivrabilité pour comprendre ce qui fonctionne… et ce qui pose problème.
Ces indicateurs vous permettent de surveiller la santé de vos envois, de détecter les signaux d’alerte (ex : baisse d’ouverture, hausse de spams), et d’ajuster votre stratégie d’e-mailing en conséquence.
Taux d’ouverture
Le taux d’ouverture indique combien de destinataires ont ouvert votre e-mail. C’est un indicateur clé de l’efficacité de votre objet, de votre nom d’expéditeur et de votre moment d’envoi.
Taux de clics
Le taux de clics mesure l’engagement réel : combien de personnes ont cliqué sur un lien dans votre e-mail.
Taux de désabonnement et de signalement comme spam
Moins vos contacts sont surpris ou agacés par vos e-mails, meilleure sera votre délivrabilité globale.
Conclusion : maîtriser votre délivrabilité, c’est maîtriser votre communication
Optimiser la délivrabilité de vos e-mails n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Que ce soit pour une newsletter, une relance commerciale ou un message transactionnel, vos e-mails doivent atteindre leur destination et capter l’attention. Cela repose à la fois sur une infrastructure technique solide, une stratégie de contenu pertinente et un suivi régulier de vos performances.
A IRCF, nous vous accompagnons à tous les niveaux de votre communication par e-mail :
- Pour vos envois réguliers, nous assurons la configuration optimale de vos boîtes mail professionnelles, avec une attention particulière portée à la sécurité, la réputation de votre domaine et la fluidité des échanges.
- Pour vos envois en masse (campagnes marketing, newsletters, notifications), nous proposons des solutions d’e-mailing performantes et personnalisées, avec gestion de la délivrabilité, automatisation, segmentation et reporting détaillé.
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